Pintade et Durabilité de l’alimentation : Responsabilité et plaisir- n°2
Dans notre série de trois articles pintade et durabilité, nous avons déjà évoqué la dimension économique. Aujourd’hui, on continue d’explorer tous les bienfaits de notre bel oiseau en abordant la question sous l’angle social. Comment la pintade et son élevage se positionnent-ils face aux défis sociaux actuels ? C'est ce que nous allons découvrir !
Une production qui stimule le tissu local
Production agricole par nature, l’élevage de la pintade a d’abord lieu dans des zones rurales où la création d’emploi est un enjeu des politiques publiques. Permettant bien souvent à des éleveurs de diversifier leurs sources de revenus, l’élevage de pintade joue un rôle dans la pérennisation des exploitations et dynamise le tissu économique et social local. Car, au-delà du métier traditionnel d'éleveur, la filière crée des opportunités dans l'accouvage, la fabrication d'aliments spécifiques, la valorisation de sous-produits, les services, les équipements d'élevage, la transformation et le transport… De plus, des partenariats entre institutions, vétérinaires et acteurs de la filière favorisent la transmission de connaissances, la formation de professionnels qualifiés et contribuent à la pérennité du secteur et donc à l’approvisionnement des citoyens en produits alimentaires locaux. Ces collaborations renforcent les liens entre la filière et la société, garantissant une qualité constante, une meilleure traçabilité des produits et des pratiques durables. Cette diversité d’emplois et de savoir-faire renforce les réseaux locaux et suscite l’intérêt de nouveaux éleveurs – même des vocations ?–, participant ainsi à la stimulation du développement des régions rurales, un enjeu clef dans un monde où plus de la moitié des humains sur terre habitent désormais dans les villes.
Un élevage respectueux des instincts de l’animal : en phase avec les attentes sociétales
Vous le savez, nous avons déjà parlé ici à de nombreuses reprises du côté sauvage de la pintade. Grégaire, curieuse, chasseuse, fouilleuse, picoreuse et certes farouche, la pintade élevée dans nos contrées a conservé les instincts naturels et la croissance lente de sa cousine sauvage africaine. Pour répondre à leurs besoins, les éleveurs recréent un environnement similaire à leur habitat naturel. Le sol des bâtiments d’élevage est recouvert d’une litière naturelle épaisse, de paille le plus souvent, et des perchoirs y sont installés pour que les pintades s’y sentent en sécurité comme dans les arbres de la savane : les unes en hauteur surveillant les alentours pendant que les autres picorent et s’abreuvent ! Selon les élevages, notamment en Label Rouge et Bio, elles peuvent accéder à des parcours de plus d’un hectare offrant des zones herbeuses pour le picorage, des haies, buissons et arbres pour se percher mais aussi se protéger des prédateurs comme les rapaces ou des aléas cliamatiques (vent, pluie, soleil ardent). Quel que soit le type d’élevage l’objectif est de leur offrir la possibilité d’exprimer leurs comportements naturels, d’exploration, de toilettage et d’interactions sociales qui sont fondamentales pour cet oiseau qui vit naturellement en grands troupeaux organisés en sous-groupe d’une soixantaine d’individus aux relations très établies.
Une viande accessible au plus grand nombre
Le travail conduit par la filière depuis les années 80 permet à ce produit d’être accessible au plus grand nombre. Même si son image prix est encore trop liée à son image de plat de fête, la pintade se situe en réalité dans une gamme de prix qu’on pourrait qualifier de “volaille”. Moins chère que le bœuf, le veau ou l’agneau par exemple, la pintade a tout pour faire sa place dans les menus du quotidien. Une viande qui, loin de nous ruiner, vient au contraire enrichir et diversifier nos habitudes alimentaires.
La diversification alimentaire : un enjeu social majeur
Dans un contexte où la question de l’alimentation équilibrée est un enjeu majeur de santé publique, la pintade représente une opportunité souvent sous-estimée pour diversifier notre alimentation tout en intégrant plus de fruits et légumes de saison (5 portions par jour), des légumes secs (2 fois par semaine) ou des céréales complètes par exemple. Unanimement reconnue pour sa valeur nutritionnelle, la viande de pintade est riche en protéines et plus particulièrement le filet, qui contient peu de matières grasses et est riche en nutriments tels que le fer et les vitamines B. Sa saveur délicate et sa texture tendre en font donc une option attrayante pour les amateurs de viande qui souhaitent limiter l’impact de leur consommation sur le réchauffement climatique tout en se faisant plaisir.
En somme, la pintade déploie ses ailes bien au-delà du simple plat de fête. Elle se niche au cœur de notre société, dynamisant les régions rurales, répondant aux attentes sociétales et s'imposant comme une alternative respectueuse du bien-être animal, nourrissante et accessible pour des repas variés au quotidien. Elle s’appuie sur une filière engagée et responsable qui participe activement aux enjeux actuels essentiels. À la croisée des dimensions économiques et sociales, la filière s’engage aussi sur le volet environnemental, mais ça, on en parlera dans le troisième et dernier volet de cette série. Alors restez connectés !
